Les jardins partagés et leur impact sur la durabilité des styles de vie des citadins

Question

  • L’accès à un jardin partagé améliore-t-il la durabilité des styles de vie des jardiniers et de leur foyer ?

Objectif

L'aménagement d'espaces collectifs de jardinage est devenu un outil important des politiques alimentaires des villes. Les listes d'attente pour accéder à ces jardins sont longues ce qui témoigne l'intérêt de la population pour cette activité. Sur la base de travaux récents menés par des chercheurs dans les villes de Marseille et de Montpellier (Martin et al., 2016 ; Sheromm, 2015), on fait l'hypothèse que les jardins collectifs pourraient être un outil efficace de promotion de styles de vie durables. L’accès à un jardin collectif permet notamment de pratiquer une activité physique, d'être au contact de la nature et de tisser des liens sociaux. En offrant un accès à des fruits et des légumes frais cultivés selon des pratiques respectueuses de l'environnement, l'accès à un jardin collectif pourrait accompagner la mise en place de stratégies d’approvisionnements alimentaires spécifiques, favorisant l’adoption d’une alimentation plus équilibrée, notamment une consommation de fruits et légumes plus en accord avec les recommandations de santé publique.

L’objectif de cet axe de recherche est d’étudier le rôle des jardins sur la durabilité des styles de vie de jardiniers et de leurs foyers.

Méthodologie

L’étude est une expérimentation naturelle (accès à un jardin collectif) évaluée selon un design de type quasi-expérimental. Des personnes débutant l’activité de jardinage dans un jardin partagé sont recrutées sur la base sur volontariat dans les différents jardins du Grand Montpellier. En parallèle, des personnes semblables aux jardiniers (appariées selon l’âge, le sexe, la structure et les revenus du foyer) et vivant près des jardins enquêtés, mais n’ayant pas accès à un jardin collectif sont recrutées pour constituer un groupe témoin. Les participants seront enquêtés au moment de l’inclusion dans l’étude, puis un an après. La durabilité des modes de vie est étudiée de manière globale en tenant compte de trois dimensions de la durabilité :

1) sociale/santé – estimée par le contenu (notamment en fruits et légumes) et la qualité nutritionnelle des approvisionnements alimentaires, le niveau d’activité physique des participants, leur perception en termes de bien-être mental et social.

2) environnementale -  estimée par l’impact environnemental des approvisionnements alimentaires et des déplacements alimentaires associés, la sensibilité au gaspillage alimentaire et la connexion à la nature.

3) économique – reflétée par les dépenses alimentaires du foyer et les parts budgétaires des différents groupes d’aliments.

Ces données sont collectées au moyen de trois outils : un carnet des approvisionnements alimentaires à remplir pendant un mois, le port d’un enregistreur de mouvements (Actigraph) pendant 9 jours et un questionnaire en ligne.


Ce travail a été soutenu par l'Institut Olga Triballat.

Nous remercions également le Réseaux des Semeurs de Jardins et la Direction Paysage et Biodiversité de la ville de Montpellier pour le soutien qu'ils nous ont accordé en nous mettant en contact avec les associations et représentants des jardins partagés de la ville.